A 69 ans, le chanteur, auteur, compositeur Michel Delpech est mort samedi soir, annonce son épouse. Il a été emporté par un cancer de la gorge contre lequel il se battait depuis plusieurs années.
Il aurait eu 70 ans dans moins d’un mois, le 26 janvier. Michel Delpech, s’est éteint samedi soir à Puteaux, en région parisienne. Son épouse précise que « cela faisait trois ans qu’il se battait contre un cancer » de la gorge, qui l’avait forcé à quitter la scène en 2013.
C’est un chanteur de charme qui s’est fait connaître du public, à la fin des années 1960. Un jeune homme aux cheveux longs et au visage fin. Michel Delpech, c’est aussi une voix cuivrée, romantique, et nostalgique aussi. Puis le succès lui arrive en pleine figure, en 1971, « Pour un flirt » fait swinger tout le monde et les tubes s’enchaînent.
Michel Delpech s’enflamme. Son couple se brise et cinq ans plus tard, il se sépare de la mère de ses deux enfants. Cette rupture lui inspire la chanson « les Divorcés ». Dans les paroles, il évoque une rupture paisible alors qu’elle fut très douloureuse. Il traverse alors une période de dépression mais dément les rumeurs de tentatives de suicide.
Deuxième partie de sa vie et de sa carrière
En 1985, Michel Delpech revient, déterminé avec un nouvel album. Et une nouvelle épouse à ses côtés. Avant sa maladie, Michel Delpech avait chanté pour la dernière fois il a deux ans. Le morceau choisi est évocateur : « La Fin du Chemin » avec ces paroles : « Séchez vos larmes, mes frères. Je m’en vais là où la lumière brille. »
Depuis 2013, le chanteur se battait contre un cancer de la gorge et de la langue qui lui a volé sa voix. Il avait signé un ouvrage intitulé « Vivre! ».
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Décès de Michel Delpech : « Jésus est entré dans ma vie, dans mon cœur. »
Né à Courbevoie, Michel connait rapidement le succès à l’âge de 19 ans, avec son premier tube « Chez Laurette ». Suivront 15 années de succès populaire et de tournées.
Mais comme il le dira lui-même :
« La maturité est parfois longue à venir. »
Et la gloire sera accompagnée de nombreux excès, paradis artificiels, alcool, dépression et divorce, qui le conduiront dans une longue traversée du désert.
Pourtant, à l’âge de 25 ans, alors en voyage à Jérusalem avec son épouse, Michel a vécu une expérience extraordinaire :
« Devant le tombeau du Christ, je me suis agenouillé et Jésus est entré dans ma vie, dans mon cœur. C’était très doux. J’ai vraiment ressenti que je revenais vers lui. Comme des épousailles. »
« Alors que mes mains effleurent cette pierre, je suis bientôt submergé par une immense paix, un ineffable amour : je rencontre le Christ. »
Celui qui avait connu la foi dans son enfance, avait retrouvé son premier amour. Cette rencontre avec Jésus, il la gardera secrète et restera discret sur son cheminement spirituel.
Les années 80 seront marquées par un deuxième mariage. La famille recomposée de Michel compte alors 5 enfants. Le chanteur et désormais acteur, deviendra finalement de plus en plus discret dans les années 90.
Ce n’est qu’en 2014, alors qu’il lutte déjà contre un cancer, qu’il décidera de révéler son amour pour Jésus et sa passion pour la théologie à son public, dans un ouvrage intitulé « J’ai osé Dieu ».
Il déclarait alors :
« Je sais que ce langage est difficilement audible, venant d’un chanteur populaire. Un chanteur de variétés qui lit les Pères de l’Église et ceux du désert est-il crédible ? Une star qui cultive sa vie intérieure en se passionnant pour la théologie a-t-elle le droit de dire qu’il ne s’agit pas d’une toquade passagère ? Je m’y risque quand même parce que je sais que si je m’en allais sans jamais en avoir parlé, j’aurais des regrets. »
Celui qui avait une « grande envie de vivre » et qui redoutait de ne plus pouvoir chanter à nouveau, avait choisi de témoigner de son espérance malgré la maladie, comme un testament laissé à son public.
« Dieu attend toujours que nous venions à lui. Il n’est pas rancunier. Il nous reçoit même si on le fait patienter »
Michel Delpech, la dépression et Dieu :
Retour sur cette croyance, importante dans sa vie, qu’il évoque dans plusieurs chansons et dans son livre J’ai osé Dieu, sorti en 2013.
Michel Delpech, interprète aux 200 chansons, décédé hier à 69 ans des suites d’un cancer de la gorge, était un fervent croyant. Cette foi a marqué sa carrière d’artiste et sa vie d’homme, bien qu’elle se soit révélée tardivement. C’est après un divorce douloureux et une période de grave dépression que ce disciple de la devise «Sexe, drogue et rock & roll» décide d’opérer ce rapprochement avec la théologie chrétienne, décision qui selon lui, a été d’une grande aide.
Sa carrière commence au milieu des années 60, lorsque le titre Chez Laurette le propulse sur le devant de la scène. Sur le plan personnel, il rencontre la chanteuse Chantal Simon durant la comédie musicale Copains Clopant, qu’il épouse et qui lui donne deux enfants. Lorsqu’ils divorcent, moins de dix ans plus tard, Michel Delpech plonge en enfer.
Dans Le Figaro du 15 août 1996, Renée Barbier fait état de de cette période difficile où l’artiste cherchait à soulager son malaise en le transcendant: «Il entame alors un long parcours de survie où il essaie tout ce qui doit être des remèdes et des palliatifs à sa dérive: alcool, drogue, spiritisme, radiesthésie, marabouts et exorcisme, voyance, hindouisme et philosophie chinoise… cures de sommeil enfin.» Toutefois la star se cherche toujours en abusant des paradis artificiels, bien qu’elle reste pudique dans ses chansons. Les Divorcés (1973) évoque une rupture paisible.
«Là où le diable est absent»
Là survient ce qu’il perçoit comme un événement inaugural de sa vie. Le chanteur confie être passé devant une chapelle rue du Bac, à Paris, y être entré et resté plusieurs heures. «Dans la maison de Dieu, où le Seigneur me protège, rien ne peut m’arriver, le diable ne peut pas se déchaîner. Mais une fois dehors, je me sens à nouveau menacé.» Il écrira plus tard, dans son ouvrage J’ai osé dieu, qu’il «a probablement toujours été chrétien». En 1975, Michel Delpech écrit la chanson Il y en a encore dans laquelle il évoque le sacré: «Des gens qui font le signe de croix / Qui vivent dans des monastères / Dévots qui chantent des prières / Il y en a, il y en a encore. / (…) Il y a encore des gens qui croient en Dieu». Puis il rencontre Geneviève Garnier-Fabre, une artiste-peintre. Ils se marient peu de temps après et resteront unis jusqu’à sa mort.
J’ai osé Dieu (Presses de la Renaissance) est son quatrième ouvrage, qui paraît en novembre 2013. Invité sur Europe 1 pour en assurer la promotion, l’artiste expliquait sa quête, très personnelle: «Je n’en parlais pas à ma famille, parce que mes proches sont plutôt agnostiques. Ils craignaient que ce genre de recherche me fasse plus de mal que de bien. Mais au fond de moi il y a une joie profonde, un apaisement». La même année, Paris Match révèle que le chanteur est atteint d’un cancer de la gorge et de la langue. Maladie dont il est décédé hier, le 2 janvier.
© Crédits Photos & Sources : infochretienne.com / lefigaro.fr
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