Ils sont protestants évangéliques et chantent divinement bien. Ils renouvellent le chant religieux en empruntant aux rhythm and blues, hip-hop, rap, slam avec une qualité professionnelle. Certains se produisent devant des dizaines de milliers de personnes, d’autres devraient bientôt faire parler d’eux. Ils ont en commun l’art de célébrer la beauté de la Création et de louer Dieu. Voici des artistes qui gagnent à être connus.
Matt Marvane, un coin de paradis
À 29 ans, Matthieu Marvane est en train de vivre le rêve de tout jeune chanteur. Il a réuni 100 000 € pour produire un album, grâce à la générosité des investisseurs de My Major Company. Avant lui, cette entreprise a permis de lancer la carrière d’un chanteur comme Grégoire ! Matthieu n’a mis que trois mois pour récolter les fonds, un record : « Pourtant, sur le site, je n’ai pas caché mes convictions chrétiennes en précisant même que j’étais pasteur à Dijon. » Son appartenance à une église évangélique n’a pas gêné les producteurs qui l’ont contacté pour ses talents de musicien, peut-être encouragés par les succès du groupe des Prêtres du diocèse de Gap, chez les catholiques. Matthieu est né dans la musique, bercé par les cultes animés par son père, pasteur. Ce pianiste a fondé et anime les Jeunes talents en mission (JTM), la branche jeune de la fédération des Églises du Plein Évangile de France. Avec le groupe de musique des JTM, il a conçu plusieurs disques en live et un CD en acoustique dans un style pop louange. Sur son album, distribué en 2013 chez Warner Music, il proposera un ou deux titres évoquant Jésus, les autres morceaux « chercheront à partager la joie et l’espoir dans la vie quotidienne en étant proches des personnes », à l’image du morceau Un coin de paradis, (à écouter ci-dessous). « Par la suite, peut-être devrais-je donner un peu de place à la musique dans mon emploi de pasteur, au moins provisoirement ».
Piero Battery, le renouveau du gospel
Quand il était petit, sa maman l’amenait à l’église adventiste de Franconville. À 13 ans, il a lancé un groupe de gospel avec lequel, trois ans plus tard, il est monté sur la scène des Francofolies de La Rochelle, puis en première partie du concert de Michael Jackson en Suisse devant 35000 spectateurs ! D’autres auraient pris la grosse tête, lui préfère jouer collectif. « Dieu a alors mis dans mon cœur de créer un mouvement pour porter sa parole avec la musique actuelle », se souvient-il. En 2003, il produit l’album Gospel Act 1, sur lequel il invite de jeunes chanteurs chrétiens. Trois autres CD suivent. Et une cinquième édition est prévue pour la fin de l’année. Cette série de compilations a largement contribué à donner une visibilité à la pop louange chrétienne en France.
À titre personnel, Piero Battery, 35 ans, a composé deux albums. Le premier, Loin devant, paru en 2007, porte sur l’amour du prochain. « J’ai invité des artistes non chrétiens, mais cela n’a pas toujours été compris par certains croyants qui ne veulent s’adresser qu’à des personnes baptisées, regrette-t-il. Je souhaite au contraire partager ma musique avec tout le monde, c’est ma manière de témoigner. » Son deuxième album, Vers les montagnes, est sorti en 2011. Il l’a consacré à l’amour de Dieu. Cette année, il a été invité par le rappeur Faf Larage pour chanter avec lui Une faveur (dans l’album Rap Stories) sur le mode d’une prière.
Isaac Bonnaz, sur des rythmes africains
Il a grandi en République centrafricaine, où ses parents étaient missionnaires pour la fédération des Églises du Plein Évangile de France. Son premier groupe rassemblait des Européens et des Africains. De retour en France, à 18 ans, il a passé un BTS audiovisuel et travaille depuis dans les métiers du son. Ses premières compositions remontent à 2008. Comme son album Étranger, où il propose deux prières, l’une en français, l’autre en sango (une langue de République centrafricaine).
Revendiquant un style world music, il reprend aussi des titres du guitariste Ben Harper, dont certains sont des prières. « Je chante ce que je vis, la foi trouve sa place dans mes morceaux, dit-il. Mais je ne souhaite pas me spécialiser dans la musique chrétienne. » À 27 ans, il symbolise cette nouvelle génération de chanteurs qui ne s’interdit pas de parler de sa foi, tout en visant un public plus large. [Lire la suite…]
Source : La vie – Etienne Séguier
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